Impact de la chenalisation des cours d'eau

Publié le par Loic Onema

J'ai donc proposé sur l'écoblog ministèriel le commentaire suivant qui a fini par être publié deux fois pour le prix d'un

L'agriculture française n'est pas seulement responsable d'une pollution des eaux mais aussi dans environ les 3/4 des cours d'eau, avec il n'y a encore pas si longtemps la complicité de l'ingénierie publique (DDAF)) de travaux hydrauliques lourds (coupures de méandres, curage, élargissements, etc.).

Ces travaux sont réalisés pour favoriser le drainage des terres agricoles et leur impact sur les écosystèmes est connu depuis plusieurs années. Un rapport du CEMAGREF téléchargeable ici :   en étudie les impacts. En voici les conclusions :

"Les interventions en rivière se caractérisent en majorité par leur finalité hydraulique, visant à réduire localement les inondations en accélérant l'écoulement par surdimensionnement et simplification de la géométrie des lit mineurs. Le résultat se traduit par la chenalisation plus ou moins poussée de la rivière.
Toutes les données bibliographiques convergent pour décrire les effets de la chenalisation comme les plus destructeurs des équilibres écologiques et des processus fonctionnels. Ils génèrent des impacts particulièrement graves et durables. Les effets les plus évidents concernent la réduction dans des proportions considérables, de l'ordre de 80%, des biomasses piscicoles."

"Dans certains cas, les situations créées semblent irréversibles selon des processus naturels. Sans récupération de la structure et de la dynamique physique, il n'y a pas de récupération biologique."

"Dans certaines régions, cette situation concerne la majorité des cours d'eau."

Les scientifiques l'affirment, il n'y aura pas de bon état écologique sans programmes de restauration de la morphologie des cours d'eau et des habitats piscicoles.

Notre devoir de citoyens est de diffuser ce constat et d'exiger dans le cadre de la consultation du public sur les programmes de mesures DCE des actions en faveur des cours d'eau et zones humides. D'autant que ces restaurations contribueront aussi à rendre aux cours d'eau leurs capacités d'autoépuration et de stockage de l'eau lors des crues (lutte contre les inondations) qui autant que la reconquête de la qualité des eaux sont des objectifs importants de la politique de l'eau tant européenne que nationale.

 

Publié dans politique de l'eau

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C
dans le cadres des TPE 2007, élèves du lycée Lamennais de ploermel.nous aurions voulu avoir de plus amples informations sur les énergies renouvelables et leurs méfaits sur l'environnement car souvent les gens parlent que des avantages mais pratiquement jamais des inconvénients.
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O
Incroyable le cemagref fait maintenant payer le rapport sur l'impact de la chenalisation des cours d'eau. Heureusement ils ont oublié d'éffacer un autre lien. Pour l'instant j'ai pu vous proposer une nouvelle URL à la place de l'ancienne :(http://www.lyon.cemagref.fr/sbea/lhq/dossiers_pdf/chenalisation.PDF )
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O
La France ne souhaite pas mettre en oeuvre l'article 69 de la PAC qui lui permettrait demieux aider l'agriculture bio.Encore une fois, Notre gouvernement ne souhaite satisfaire que les plus riches. Ce coup ci il s'agit des plus riches agriculteurs...Dommage pour les beaux discours en faveur de l'environnement, on voit ici qu'ils ne tiennent pas devant quelques euros.LIRE : http://www.actu-environnement.com/ae/news/1201.php4
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O
Cher ami céréalier, <br /> <br /> Il y a plusieurs débats dans votre commentaire. Certains méritent un meilleur développement que cette réponse. Je vais plancher sur un article qui exposera ma vision de l’agriculture du futur. Dans cette vision, il n’y a pas que de l’agriculture biologique, car il faut bien nourrir la planète. Les agriculteurs ont un revenu descend car il n’est pas acceptable que certaines régions moins « productives » deviennent des déserts. Dans cette vision, les produits de saison et les produits régionaux sont favorisés par rapports aux importations. C’est possible et dans ce futur article je le démontrerai. <br /> <br /> Enfin quitte à ce que le revenu des paysans soit assuré par l’argent public (qu’il vienne de Paris ou de Bruxelles), il faut que les services rendus par l’agriculture soient rémunérés à leur juste valeur.<br /> Par exemple, si vous arrosez votre maïs avec de l’eau vaseuse, vous allez faire pousser des orties :-) et vous habitez dans un environnement très dégradé. Mais quand Bruxelles vous impose de rendre un service à la société en entretenant une bande enherbée entre votre champ et la rivière, ce service DOIT vous être rémunéré à sa juste valeur.<br /> Il n’est pas question de délinquance et encore moins de condamnation, mais de rémunération du travail et de prohibition des gaspillages (d’engrais, de pesticides, de primes à la productivité qui étouffent l’agriculture du 1/3 monde).<br /> <br /> La question du plan d’eau est tout aussi complexe. Tout dépend où est implanté ce plan d’eau. S’il remplace une zone humide qui existe depuis toujours, qui abrite un écosystème au top de la diversité, si votre plan d’eau est construit dans une zone où l’eau est un bien précieux en été, alors il faut bien réfléchir à ce que l’on gagne et à ce que l’on perd (pour toujours) avant de construire ce trou d’eau. D’autant plus qu’une zone naturellement riche peut attirer davantage de touriste que certains plans d’eau où la baignade se retrouvera interdite dès l’apparition de cyanobactéries.<br /> C’est pour cela que la loi de 1992 a prévu que ce type de travaux nécessite une étude d’impact et une autorisation administrative en principe garante de l’intérêt général et du principe de précaution (pour préserver l’intérêt des génération future, c’est la définition du développement durable). Alors bien sur si votre plan d’eau remplace votre champ de maïs, il est possible que tout le monde soit gagnant ;-).<br /> <br /> Il existe déjà des lois qu’il convient d’appliquer. Elles sont insuffisantes car on poursuit encore actuellement une politique qui poursuit notre fuite en avant. Pour l’eau, une nouvelle loi est en préparation. Elle ne me dit rien de bon, si ce n’est peut-être la création d’un Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (mais avec quelles missions ?). Alors on é ma l !<br /> <br /> En attendant un meilleur développement je vous recommande : http://www.demain-la-terre.net/La-decroissance?var_recherche=croissance<br />
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L
bravo, mais que puis-je faire?<br /> Si ma commune (droite ou gauche c'est pareil) veut un plan d'eau pour créer une petite activité touristique, pourquoi devrait-elle renoncer? Ca n'est pas une pollution et cela permet de garder de l'eau pour les incendies de forêt... Et quand j'irrigue mes maïs, je filtre l'eau vaseuse de la rivière, donc il faudrait me remercier plutôt que me traiter de délinquant..<br /> Alors Loïc, que dois-je faire pour que la France atteigne le bon état écologique en 2015? <br /> Encore bravo Loïc pour ton site ! Et pourquoi ONEMA ? parce qu'on est mal ?<br /> <br /> pascal L'ami (des céréaliers)
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